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Bras-sur-Meuse
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    30/07/2020
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    La commune de Bras-sur-Meuse appartientau canton de Belleville-sur-Meuse...
Reportages de guerre

Les registres paroissiaux de notre commune confirment le stationnement de l’armée du Roi de Prusse dans la plaine comme l’atteste unacte de baptême et un document conservé aux Archives départementales côte L263.

Le 30 août 1792 “

 » Nous nous promettions que ce jour, qui devait nous amener devant Verdun, serait fertile en aventures montant, descendant des collines, nous avions traversé Mangiennes, Damvillers, Wawrille, Ormont, lorsqu’une détonation se fit entendre».

Un homme fut arrêté, prétextant avoir tiré sur les oiseaux dans les vignes avec une antique pétoire, il fut relâche non sans force coups de plat de sabre afin qu’il ne recomment point. Peu après : « Nous eûmes une rencontre aussi singulière qu’agréable. Deux hussards remontaient la côte, amenant une petite charrette à  deux roues, attelée d’un seul chevalé nous vîmes un petit garçon qui conduisait le cheval et une fille ou jeune femme merveilleusement belle; nul ne resta indifférent;Il se trouva que la jeune personne, habitante de Samogneux, ayant voulu fuir le danger, s’était jetée dans la gueule du loup ». Le commandant, qui avait soupçonné un espionnage, se laissa persuader par un officier dont Goethe fait l’éloge, et la fit ramener chez elle par une escorte de deux hussards. Un peu plus tard, la belle, entourée de sa famille, salua très gracieusement la troupe à son passage.

« On établit le camp en deçà de Verdun pour quelques jours de repos. Je jetai les yeux autour de moi sur la prairie où nous étions campés et d’où les tentes se déployaient jusqu’aux collines. Un singulier spectacle attira mon attention sur le grand tapis vert : un certain nombre de soldats s’étaient formés en cercle, et quelque chose les occupait de l’intérieur. En les observant de plus près, je vis qu’ils étaient rangés autour d’un éboulis en forme d’entonnoir, plein d’une eau transparente, et dont l’ouverture pouvait avoir trente pieds de diamètre. Là  se trouvaient d’innombrables petits poissons que les soldats péchaient à la ligne. L’eau était la plus transparente du monde et la pêche assez amusante. En l’observant, je ne tardais pas à remarquer que les poissons, dans leurs mouvements, reflétaient diverses couleurs. Au premier moment, je pris ce phénomène pour les couleurs changeantes de ces petits corps mobiles, mais en eus bientôt l’heureuse explication. Il était tombé dans l’entonnoir un débris de poterie, qui me présenta du fond les plus belles couleurs prismatiques. Occupé avec passion de ces objets, j’éprouvai la plus grande joie à  voir là  sous le ciel, d’une manière si vive et si naturelle, le phénomène pour lequel, depuis près de cent ans, les professeurs de physique s’enfermaient avec leurs élèves dans une chambre obscure ».

La source n’est certes pas localisée dans ce récit, mais lisons la suite :

« En sortant de table, nous montâmes sur la colline qui cachait à nos tentes la vue de Verdun très agréablement située entourée de prairies et de jardins, dans une plaine riante que traverse la Meuse. Le bombardement commença à minuit,soit de la rive droite, soit de la rive gauche. Nous nous promenâmes derrière les murs de vignes, qui nous protégeaient des boulets (le prince) fut très surpris de ce qu’au lieu de lui parler de romans et de tragédies, animé par le phénomène de réfraction qui m’avait frappé ce jour-là , je commençais à l’entretenir avec une grande vivacité de la théorie des couleurs. La matinée était fraîche et sèche. Le bombardement cessa le 1er septembre à huit heures du matin, mais on continuait à  échanger des boulets.Vers midi, la ville fut sommée une seconde fois : elle demanda un délai de vingt-quatre heures. Je ne manquai pas de retourner à  la source instructive, où je pus faire mes observations avec plus de tranquillité et de réflexion, le bassin étant entièrement péché, et l’eau s’étant tout à  fait éclaircie et reposée, pour me laisser répéter à  plaisir le jeu de la petite flamme descendante.Quelques accidents nous rejetèrent bientôt dans l’état de guerre. Un officier voulut faire boire son cheval. Le manque d’eau était général dans cet endroit ; ma source, auprès de laquelle il passa, était d’un abord trop pentu : il se rendit à la Meuse, qui coulait près de là . La rive était escarpée, il glissa et fut englouti ; la cheval en réchappa, mais l’officier fut rapporté mort.Le lendemain, la ville se rendit».

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