C’est en constatant la disparition de nombreux toponymes après le remembrement de notre commune que l’idée est née de les relever pour les préserver de l’oubli et d’essayer de les expliquer. Travaillant en amateur, nous ne tenterons pas de recherche étymologique ou linguistique. Mais nous espérons y trouver des traces de la vie matérielle et spirituelle de nos ancêtres dans leur milieu, leur travail et leurs occupations, leur environnement et les difficultés rencontrées, voire le souvenir d’un évènement oublié par ailleurs. Pour nommer le paysage dans lequel il évoluait ,le paysan a choisi les conditions géographiques de ce milieu (relief, nature, position, exposition, qualité, eau, végétation, régime de propriété, coutume, mesures, etc.) et les manifestations quotidiennes de son activité (défrichement, mise en culture et élevage, taille des haies, coupe des arbres, exploitation des carrières, travail du bois); si l’histoire nationale ou régionale a laissé peu de traces, il est possible d’approcher ainsi l’histoire locale.

Etabli en 1842, le cadastre Napoléon de Bras situe 192 lieux dits, non compris les voies de communication. Le cadastre actuel remembré en 1960 n’en a conservé que 58 auxquels il en a ajouté 2 nouveaux: le breuil ( lieu dit de Charny) et les trois cornes (carte d’état major de 1914/18. La liste des lieux dits révèle une commune apparemment peu boisée (4 mais il faut tenir compte du fait que la propriété forestière est en général moins morcelée que la propriété champêtre), au relief vallonné (12 vaux et vozels; 2 monts: bienmont, pateaumont; 2 côtes; ravins); La présence rocheuse (les roches, le rochis, carrières, grosse pierre) laisse néanmoins une place non négligeable à la culture et à l’élevage (champ:10 et pré: 8). Bras produisait du vin (7) jusqu’à  l’attaque de la vigne par le phylloxéra au début du siècle et même à une époque du tabac (la tabatière). Mais l’élément le plus important du nom d’un lieu dit est le déterminant qui le caractérise et permet de le différencier des autres. Malgré leur diversité, on peut les regrouper en rubriques.