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    30/07/2020
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    La commune de Bras-sur-Meuse appartientau canton de Belleville-sur-Meuse...
Le pont

Une passerelle américaine

En juillet 1853, la commune de Bras refusa de participer financièrement à l’établissement d’un chemin de grande communication de Dombasle jusqu’au bac de Charny. Elle considérait que ce chemin n’était d’aucune utilité pour le village tant qu’un pont ne serait pas établi sur la Meuse au passage de Charny.

Un premier projet de chaussée insubmersible vit le jour en août 1859 mais un financement insuffisant empêcha sa réalisation. Les propositions se succédèrent. Le Conseil Général vota finalement la construction d’une passerelle américaine en bois avec chaussée insubmersible d’un coût de 84000 francs dont 20000 francs à la charge de la commune de Bras. Achevée en 1881, elle n’avait qu’une voie et s’avéra rapidement insuffisante, en raison surtout de la circulation occasionnée par la gare de Charny.

Enfin un vrai pont

En 1899, le conseil général décida la construction aux abords de la passerelle d’un pont en maçonnerie de cinq arches, avec chaussée insubmersible à deux voies d’une largeur de 547 mètres. Comme précédemment le dossier fut soumis à  l’approbation du Génie pour l’éventualité oû une guerre exigerait la destruction des deux ouvrages de la Meuse et du Canal. Un dispositif de mines fut établi dans la culée et la deuxième pile du pont sur la Meuse, rive droite. Le garde-corps était métallique, largement ajouré, pour qu’aucun obstacle n’arrête les projectiles envoyés pour balayer les tabliers.

La population redécouvrit le bac, qui fut vendu en 1905 après l’achèvement des travaux. Le pont flambant neuf coûta 8000 francs à la commune de Bras; mais en 1919, au retour des habitants, il n’était plus que ruines, comme le reste.

Détruits par les guerres

Pendant les hostilités, l’Armée avait établi sur la Meuse un pont en charpente en aval du pont détruit. Il permit d’assurer provisoirement la circulation d’une rive à l’autre après le rétablissement du pont définitif sur le Canal de l’est. Par sécurité, le cantonnier le visitait journellement. La vitesse  était limitée à 60 km/h,  la charge à 3 tonnes.  Le nouveau pont ressemblait d’assez près à l’ancien.

Après une vingtaine d’années de bons et loyaux services, l’Armée Française le détruisit en juin 1940 lors de l’avance allemande.

En 1941, l’organisation TODT procéda au déblaiement des ruines des deux ouvrages et reconstruisit les perrés du canal. On put traverser ce dernier à l’écluse de Bras et remonter le chemin de halage jusqu’au « pont cassé ».Une barque assura le passage d’une rive à l’autre l’été 1940 au retour des habitants en attendant la mise en place d’une passerelle. Le boulanger étant à Charny, le pain et le courrier étaient portés à la barque. Quant aux jeunes, impatients et espiègles, ils passaient sur les débris du pont. Ne pouvant y passer avec leurs chariots, les exploitants agricoles de Bras et de Vacherauville étaient  obligés de parcourir 34 à 40 km par trajet pour rentrer les récoltes.  La guerre s’acheva, mais le pont ne fut pas reconstruit immédiatement.

Les panneaux qui signalaient son absence aux abords disparurent, provoquant un grave accident le 23 janvier 1947. M. Laffond de Ladebat, ingénieur du Génie Rural à  Bar le Duc, qui pilote une 11Cv traction avant Citroën en direction de Charny, se jeta dans la brèche formée par le pont détruit située sur le canal de l’Est. La voiture sauta le talus d’une hauteur de 5m, percuta le chemin de contre halage, se retourna et s’enfonça dans les eaux du canal, provoquant la mort du conducteur.

La même année, le 31 décembre, une crue d’une ampleur identique à celle de 1879 inondait Verdun. Le dépassement des pleines rives était de l’ordre de 1m80 place Saint Nicolas et de 1m20 avenue Miribel. La Meuse emporta notre passerelle provisoire, comme beaucoup d’autres, et à Charny, quelques maisons furent évacuées. Une embarcation fut mise en service en attendant que le niveau d’eau permette le rétablissement de la passerelle.

Les municipalités s’impatientaient. Enfin, en 1949, l’entreprise Demathieu et Bard entreprit la reconstruction du pont sur la Meuse puis de celui du canal. Le réemploi partiel des matériaux déblayés provenant de l’ancien ouvrage, ce qui limita le coût du premier à 19 millions pour cinq arches comme les précédents, et 122 m de long. Le pont sur le canal a une arche de 30 m de portée fut doté d’un tablier d’un modèle peu courant. Sa chaussée, comme le pont sur la Meuse, mesurait 5m50 de large auxquels s’ajoutèrent deux trottoirs de 0,75m, pour un coût de 8 millions de francs.

Le pont actuel

L’inauguration officielle eut lieu le 9 juillet 1950. Après la bénédiction de M. le curé-doyen de Thierville et les nombreux discours, l’assemblée se retrouve autour d’un vin d’honneur pour fêter ce retour à l’aspect d’avant-guerre. « La présence de nombreux officiels dont M. Wuillaume, député, MM. François Schleiter et Brousse, sénateurs, les  maires des communes du canton et une nombreuse assistance marque » nous dit l’Est républicain « toute l’importance de cette oeuvre de reconstruction pour l’économie et l’activité de la région. »

L’avenir ne l’a pas démenti puisqu’actuellement le pont est toujours en fonction et supporte un trafic constant.

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