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Bras-sur-Meuse
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    30/07/2020
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    La commune de Bras-sur-Meuse appartientau canton de Belleville-sur-Meuse...
Bras dans la première guerre mondiale

L’exode

On assiste aussi à un afflux d’ habitants des villages proches des frontières, avec des charrettes pleines de meubles ou de bêtes. A Verdun, ils laissent parfois sur place véhicule ou chevaux, rachetés pour le compte de l’ armée. Les bébés et les vieillards ont bien du mal à résister aux fatigues du voyage. Certaines de ces familles s’ arrêtent à Bras, chez des parents ou des amis, pensant pouvoir rentrer chez elles bientôt. Une partie de la population de notre village est évacuée. Le voyage, qui dure trois jours complets, se fait dans des wagons à bestiaux ; les réfugiés sont ravitaillés dans les gares par des infirmières. Curieusement, huit à dix mois plus tard certains obtiendront l’ autorisation de rentrer au village, bien que Bras se trouve déjà dans la zone de combat des armées, 15 km en arrière du front de bataille.

Avec les soldats

Au « pays», la vie se poursuit tant bien que mal. Les hommes non mobilisés, aidés éventuellement par les femmes et les enfants, travaillent sous les obus, ensemencent, cultivent. Le paysan manque de chevaux, de voitures, et la présence de la troupe ne lui facilite pas la tâche. On lit dans le bulletin meusien du 10.1.1915 que «depuis Bras jusque dans les bois de Flabas et Consenvoye, il y a quantité de soldats». Les lignes n’étant pas très éloignées, ils viennent en permission à la relève des tranchées. L’Etat-Major siège à l’école des filles et loge chez l’habitant, les soldats dans les granges. En raison des risques d’ asphyxie, l’autorité militaire décide en juillet 1915 que les fourrages coupés seront consommés sur place ou mis en meules. Elle interdit de même à l’approche de l’été les nombreux dépôts de fumier, accrus dans beaucoup de commune par ceux de l’armée. Les troupes aident à leur épandage ou à ce qu’ils soient placés en dehors des agglomérations, à distance raisonnable des habitations, des sources et des puits. Les propriétaires vendent aux soldats du vin et des produits de première nécessité, les femmes lavent ou repassent parfois leur linge. Les grosses boules de pain cuites à la boulangerie de la citadelle sont déposées chez le maire, Mr Lecourtier (IREO actuel). Pour apporter un peu de distraction et de gaieté aux soldats en cantonnement, des dépôts de jeux sont placés dans les mairies, notamment à Bras.

A l’automne 1915, le président Poincaré et le ministre de la guerre «inspectent» le front. Dans les casemates, ils remettent aux soldats les décorations méritées. Une messe est célébrée à Bras lors de cette visite, suivie d’ une revue militaire.

Premiers blessés

Mais il faut aussi faire face à l’affluence de nombreux blessés dès le mois d’août 1914. Deux ambulances les accueillent, installées respectivement dans le dépôt de grains de la route nationale et dans la remise au fond de la cour de l’école des filles. Ce va-et-vient des soldats fascine les enfants qui n’ ont bien sûr pas l’autorisation d’approcher. Leur mémoire en restera empreinte. Au total, 165 militaires décéderont à l’ambulance entre août 1914 et février 1916 et seront enterrés au village par les officiers sanitaires. Comme Verdun, Bras est bombardé. Pour se protéger, la population descend dans les caves ou se rend dans les abris situés lieu-dit Derrière Bras ( derrière logements Guillaume), rue Lecourtier (jardin de Mme Schoepps), rue nationale (maison Saint Paul et Rozet), pouvant accueillir environ 70 personnes au total. Pour pallier à un éventuel bombardement de gaz asphyxiants, les habitants sont pourvus au début de février 1916 de tampons protecteurs à raison de 100 à 150 par village.

L’Etat tente de collecter les sommes importantes nécessaires pour faire face à l’ armement allemand et aux énormes besoins financiers qu’exige l’aide aux blessés et aux «éprouvés». En sollicitant les civils, il rassemble cet argent, et surtout implique «ceux de l’arrière», maintenant ainsi la cohérence nationale.«Je donne ma vie , donnez votre or», disent les affiches. La quête de «La Journée Française» du 10 juin 1915 se monte à Bras à 605 francs.

1916

L’hiver est là. Des bruits inquiétants commencent à circuler le 17 février 1916 : Verdun serait menacée d’ une attaque par des forces considérables. «Des gendarmes parcourent les communes ; ils donnent l’ordre d’évacuation immédiate, qui sonne comme un glas aux oreilles de nos chers compatriotes (…). Alors frappés d’éprouvante, les habitants hébétés rassemblent en hâte quelques menus objets, oubliant les plus précieux et les plus utiles, et à demi-vêtus, ils s’empressent vers la station prochaine, dans la boue, sous la bise glacée». Certains prennent le train à Charny, d’autres partent en chariots ; une dame réfugiée à Bras m’a raconté avoir pris le bateau d’un marchand de charbon à l’écluse.
Pour tous ces gens commence un exil qui durera trois ou quatre ans pour les uns, sera définitif pour les autres. Et c’est avec l’espoir de rentrer un jour au pays qu’ils consentent à ce déchirement. Dans l’attente de ce moment, ils travaillent dans la zone d’évacuation, aidant à la ferme, aux champs, à la vigne, au bois ou exerçant leur métier. Quand ce travail ne leur procure pas un salaire suffisant, l’Etat verse aux réfugiés une allocation, proportionnelle au nombre d’adultes et d’enfants de la famille. Pendant ce temps, notre village comme ses voisins est victime d’une lutte sans merci.

Morts pour la France

Combien de chauffeurs sont restés sur cette route avec leur blessés, parmi les débris des autos! Combien de soldats ont souffert et sont morts! Ils ont donné l’exemple de la résistance envers et contre tout, avec l’honneur, pour nous. Toutes les communes de France ont pleuré ces morts, qui ne sont plus que des noms inscrits sur un monument. Ils sont seize à Bras à avoir fait don de leur jeunesse, de leur vie. Ne les oublions pas. Ce sont :

BONFILS Armand, COLSON Albert, CONREUX Pol, DEGRITOT Marcel, FOURRIER Pierre, HAUMONT Albert, JANEL Lucien, JANEL Paul, JANEL Vital, LATROMPETTE Albert, LATROMPETTE Pol, LATROMPETTE René, LECAMP René, OURY Henri, OURY Jules, TOUSSAINT Sylvain.

Bras-sur-Meuse
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